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Étant donné que je ne peux pas représenter la réalité telle que je la vois, j’essaye justement, au deuxième degré par des palpitations, des frémissements, d’appréhender la réalité par tout ce côté tactile, tous les rythmes intimes, les grands rythmes cosmiques mêmes, et tout le mystère de la biologie

« Bernard Quentin, un art sémiotique, un phare vers l’universalité post-moderne de demain » 
Pierre Restany 

Bernard Quentin est né en 1923. Il arrive à Paris vers 1940 afin d’étudier la peinture, la sculpture et l’architecture à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs et à l’École nationale Supérieure des Beaux-Arts. Entre 1942 et 1944, il s’engage activement dans la Résistance au sein du réseau « Manipule », et en 1945 alors qu’il fréquente régulièrement la Maison de la Pensée Française, il se lie avec Pablo Picasso.

Cette rencontre et sa découverte de Guernica vont notamment influencer l’écriture abstraite et expressionniste du livre unique sur le thème des horreurs de la guerre et des camps de la mort qu’il expose au Salon des moins de trente ans cette année là, avant de reprendre ses cours à l’École nationale supérieure des beaux-arts qui avaient été interrompus par la guerre.

En 1945 il expose ses premiers idéogrammes-écritures, rue Gay-Lussac et présente sa première exposition personnelle à la Maison de l’Université à Paris qui fait itinérance l’année suivante à Zurich, Genève et Berne. Après sa rencontre avec Aimé Maeght à Cannes en 1947, il participe alors à des expositions avec le groupe Les mains éblouies qui réunit notamment Joan Miró, Alberto Giacometti, Jean Signovert, Alexander Calder et Antoni Tàpies, et se lie d’amitié avec Pierre Dmitrienko, François Arnal et Serge Rezvani.

En 1957, son hommage à Monet présenté simultanément chez André Schoeller et à la Galerie Saint-Germain fait dire à Pierre Restany : « C’est le moment où l’écriture de Quentin atteint son maximum de dilution dans l’espace cosmique : l’air, l’eau, la lumière. ». Ces années sont notamment marquées par un abandon progressif des signes minuscules pour une écriture plus ample, plus structurée et gestuelle.

Les années 1960 marquent un tournant. Les mots deviennent le sujet du tableau dont ils ne vont pas tarder à s’émanciper. Bernard Quentin s’installe alors à Milan où il se lie avec Fontana qui prône le spatialisme, l’art élargi et libéré du carcan du tableau. Il retrouve Yves Klein, Spoerri, Arman et effectue ses premières recherches avec oscilloscopes et ordinateurs chez Olivetti.
Artiste précurseur, il utilise le stylo Bic dans l’écriture automatique et expérimente l’écriture électronique, estimant que les outils de la communication visuelle vont bientôt signer la fin de la peinture et le propulsant aux yeux de Salvador Dalí en véritable « pionnier de l’art cybernétique et de l’écriture électronique ».

Ses recherches plastiques au delà des formes de peinture et de sculpture classiques du début des années 1960 coïncident avec sa nouvelle passion pour l’air et la sculpture pneumatique. Il réalise alors des statues totémiques et surtout ses premières sculptures gonflables (les Cybules, la Vénus de Chicago) qui, appelés à des interventions monumentales dans les paysages, seront vues comme annonciatrices du Land Art.

En 1963, il expose au World’s Fair de New York une sculpture gonflable palpitante à respiration programmée – Cybule III – et se lie d’amitié avec Liechtenstein et Warhol. Il devient également le premier designer à concevoir des sièges 100% gonflables (notamment son fauteuil croissant créé pour le Printemps) qui sont présentés en 1963 par la galerie Iris Clert à Paris lors d’une exposition à ambition futuriste (Le salon de l’an 2104). Il rentre en Italie réaliser d’autres structures métalliques en PVC soudé qu’il expose en 1966 au « Ball Room » du Waldorf Astoria de New York, à Central Park, Paris, Neuilly au studio de Gunther Sachs et au Blow-Up de Milan et produit des pièces en séries destinées à être vendus aux États-Unis et au Japon, par le groupe Adamoli à Milan en 1966.

Bernard Quentin, Mobilier Gonflable, Exposition Universelle New York World's Fair 1964-1965, Flushing Meadows-Corona Park, Queens, New York (États-Unis).
Bernard Quentin, ART, 1975, PVC de couleur, H.5M, Collection du Musée National d'art Moderne, Centre Georges Pompidou
Bernard Quentin, ART, 1975, PVC de couleur, H.5M, Collection du Musée National d'art Moderne, Centre Georges Pompidou

En 1977, Bernard Quentin crée, avec entre autres Jesus Rafael Soto, Jean Messagier, Jean-Pierre Raynaud, Pierre Restany et Serge Rezvani, le collectif L’Art+ qui se donne pour finalité de prolonger l’art dans des intégrations monumentales à l’environnement. Il développe son « art langage » (projet BABEL 62 renommé « QuentinBabelweb » en 1998) un langage à base de signes universels graphiques, compréhensible par tous.

Chez Bernard Quentin, la couleur des signes les situe grammaticalement : bleu pour les noms, vert pour les adjectifs, rouge pour les verbes, orange pour les articles et les pronoms. Son système d’écriture, pensé pour unir les hommes, est fort de trois mille signes qui peuvent tout dire, tout raconter. Graffitis, sténo-graffitis, hiéroglyphes, pictogrammes, fibres optiques, lettres électroniques forment un véritable « art sémiotique ».

"Tous les hommes de la planète", Bernard Quentin, 2003
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