” L’artiste algérien a construit une œuvre dense aux dimensions infinies, religieuse, politique, culturelle, artistique, sociale… Une manière de penser le monde qui est aussi une tentative de le reconstituer.
Comment faire le portrait d’un artiste ? Yazid Oulab se définit lui-même comme un être « plus intuitif que cultivé ». On peut commencer par évoquer la ville qui l’a en premier adopté : Marseille. Le critique d’art Frédéric Valabrègue en donne une vision de ville-grotte, de ville-caverne qui « laisse la majorité des artistes à l’anonymat. Ceux qui restent prennent goût à ce silence. Ils se nourrissent du site, de la zone portuaire, des collines et des gens. D’ici, ils n’attendent rien en dehors de la vie quotidienne, ce qui est déjà énorme » (in La planque, éd. La parenthèse, 2011)…..
On voulait écrire le portrait d’un artiste ouvrier et d’un ouvrier poète, on a fini par décrire, pas à pas, la démarche d’un styliste urbain qui a fait indéniablement sien le cheminement, la raison d’être d’un prophète. Déroutant, instructif, transcendant. Ce n’est certainement pas le propos d’un portrait, c’est peut-être le propre d’une révélation.”
Publié le 15 juin par Afaf Zourgani