Mobiles, Gyrophales et funambules… dans les années 1960 Philippe Hiquily aime jouer avec l’étonnante oxymore visuelle de l’acier aérien. Tout est question de mouvement et d’équilibre. Un de ses collectionneurs espagnol, impressionné par son travail, lui propose alors un projet aussi fou que grandiose. Réaliser un ensemble de Girouettes Monumentales de 12 mètres de haut pour sa propriété de Marbella, installée sur le plus haut accès à la plage d’Elviria, pour révéler la beauté du lieu et s’accorder aux vents qui soufflent sur place.
46 ans plus tard le projet renait, à plus de 10 000 km de distance. La ville de Shanghai se prépare à organiser l’Exposition Universelle de 2010 et tient à faire la part belle à l’art et la culture. Le parc de Jing’An est destiné à se transformer en parc de sculptures pour l’occasion et les œuvres de plusieurs artistes tels que Arman, César et Hiquily sont choisies pour représenter la sculpture française dans des formats de 2 à 3 mètres de hauteur. Mais Hiquily, anti-conformiste comme il l’a toujours été vise plus haut. Il choisit de réinterpréter ses Girouettes de 1963 tout en conservant leur format monumental de 12 mètres de haut. Le comité d’organisation de l’Exposition Universelle est alors tellement enthousiasmé par son projet que cette œuvre va devenir le pilier de l’exposition et que la ville de Shanghai décide d’acquérir l’œuvre pour l’installer de façon pérenne à l’entrée du parc.
C’est ainsi que ces trois Girouettes de 12 mètres de haut, fières représentantes de l’art et de la maîtrise exceptionnelle de la matière et de l’esprit qui caractérise l’artiste Philippe HIQUILY ont planté leurs altitudes vertigineuses et leurs lignes aériennes sur le sol chinois. Formes élégantes et modernes, symbolisant le savoir faire humain dans l’assemblage des métaux et des formes architectoniques, elles viennent ainsi se soumettre, humblement, aux caprices de la nature, accumulant les énergies de la nature pour prodiguer aux habitants de la ville qui viennent au parc danser ou se ressourcer, le souffle de vie nécessaire à l’accomplissement de grandes choses.
Cette histoire toucha même l’artiste au point qu’il réalisa par la suite pour son galeriste Taiwanais qui avait participé à ce projet, quatre Girouettes représentant les quatre saisons de l’année.