Introduire le mouvement c’est créer la vie
Philippe Hiquily
Né à Paris le 27 mars 1925, il s’engage pour l’Indochine dans la Division Leclerc de 1945 à 1947 avant de rentrer à Paris et d’intégrer l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Il fréquente l’atelier Jimond-Janniot où il côtoie, entre autres, César, Michel Guino et Albert Féraud. Hiquily quitte les Beaux-Arts en 1953 après avoir obtenu le prestigieux Prix de Sculpture grâce à son œuvre Neptune.
Il s’achète un atelier à Montparnasse au sein duquel il travaille d’arrache-pied à l’élaboration de sculptures à partir d’une technique nouvelle : le « Métal direct », inspirée des œuvres de Julio Gonzàlez et des archaïques grecs, qui consiste à repousser la tôle et à la souder. Il rencontre alors l’artiste Germaine Richier qui, immédiatement séduite par son travail, le prend sous son aile et lui commande une série de sellettes pour ses œuvres. En 1955 il présente sa première exposition à la Galerie de Palmes (Paris) et suite à cette exposition, le Musée d’Art Moderne de Paris lui achète La Bicyclette.
En 1957 il participe au Salon de Mai et rencontre le critique Alain Jouffroy.Deux ans plus tard, l’exposition à la Galerie The Contemporaries de New-York marque le début de son succès outre-atlantique. Toutes les œuvres de l’exposition sont vendues le soir même, dont une au Musée Guggenheim. En France, il obtient le Prix des Critiques pour sa sculpture Jérémie à la Biennale de Paris. Au début des années 1960 il se lance également dans la production de pièces de mobilier en métal après avoir réalisé un petit meuble à la demande de la Vicomtesse de Noailles qui avait suscité un grand intérêt chez le décorateur Henri Samuel. Ce dernier lui commande alors plusieurs pièces pour ses riches clients et pour lui-même et Hiquily devient le sculpteur – designer attitré des plus illustres familles de la noblesse française tels que les Van Zuylen, les Rothschild, ou Louise de Vilmorin. C’est à cette période qu’il délaisse progressivement la tôle rouillée au profit du laiton, matériau plus noble et en adéquation avec les riches intérieurs parisiens de ses clients. L’Exposition de 1974 à la galerie Odermatt, Accouplements, marque également le goût de l’artiste pour le mélange de matériaux et d’objets, avec tout l’humour et la sensualité qui caractérisent son travail.
Dans les années 1980 c’est la question du mouvement qui est mise en avant dans ses œuvres qui intégrent désormais des moteurs électriques. En 1985 Hiquily est nommé Chevalier de L’Ordre National des Arts et Lettres par le ministre de la Culture et passera au rang d’Officier de L’Ordre National des Arts et Lettres en 2011 peu après l’inauguration de la suite « Hiquily » à l’Hôtel Lutetia, Paris.
Dans les années 1990 il créé également une soixantaine de modèles pour l’édition de sculptures en bronze avec la Galerie Patrice Trigano, mis à l’honneur dans un ouvrage de Pierre Cabanne en 2005.
En 2010 trois Girouettes de 12 mètres sont commandées par la ville de Shanghai et installées au parc de Jing’An à l’occasion de l’exposition universelle. Deux ans plus tard, la parution de son Catalogue Raisonné Philippe Hiquily, 1948-2011 par la Galerie LOFT s’accompagne de nombreux évènements lui étant consacrés, notamment une exposition à la mairie du VIe arrondissement de Paris et l’exposition de sculptures monumentales sur les places Saint-Sulpice et Saint Germain-des-près.
Girouette Hiver de Philippe Hiquily
Découvrez dans la vidéo l'artiste Philippe Hiquily et l'histoire de Girouette Hiver.